
Ne te sous-estime pas… mais ne te transforme pas non plus en salarié “prêt-à-produire”
Oui, en alternance, tu es salarié·e. Mais tu restes avant tout un·e apprenant·e, et personne ne peut exiger de toi d’être directement aussi “performant·e” qu’un vendeur confirmé.
Pour autant, ce que recherchent les enseignes, ce sont des jeunes capables de s’intégrer dans un fonctionnement collectif, de comprendre vite, de s’adapter, d’essayer, de progresser.
Ce n’est pas la capacité à tout savoir qui fait la différence, c’est la posture d’apprentissage active, celle qui te pousse à proposer ton aide, à observer les bons réflexes d’équipe, à t’ajuster.
Être curieux, proposer de l’aide sur les inventaires, demander à comprendre comment on remplit une vitrine, prendre des notes après un brief manager…
Ça n’a rien de spectaculaire, mais c’est la preuve que tu es déjà dans la dynamique pro.

Ce n’est pas la marque qui fait l’expérience…
c’est l’expérience que tu veux construire
On comprend l’envie de viser une grande enseigne. C’est rassurant, prestigieux, structurant. Mais dans le commerce, ce n’est pas que la marque en haut de la façade qui fera que tu progresseras. C’est ce que tu y feras chaque jour. Et ça, ça dépend d’un tas de choses : la surface de vente, l’équipe, les missions confiées, la clientèle…
Plutôt que de raisonner en mode “j’aimerais trop bosser chez Nike”, demande-toi :
“Qu’est-ce que j’ai envie d’apprendre ? Et dans quel cadre j’ai envie de l’apprendre ?”
Conseiller des clients exigeants sur des produits techniques ? Être polyvalent·e dans un petit magasin indépendant ? Monter en compétence sur la gestion d’un stock, d’un corner, d’un CRM ?
Le commerce, c’est aussi ça : des métiers très concrets, dans des contextes très différents. Apprends à viser des environnements, pas seulement des logos.

Plus tu es agile, plus tu as de la valeur
Le commerce, ce n’est pas un métier linéaire. Il y a des journées calmes et d’autres où tout s’enchaîne. Il y a des tâches prévues… et les imprévus. Il faut ranger le stock, répondre à un client, remettre des antivols, traiter une livraison, gérer un retour, aider un collègue en caisse. Et parfois, tout ça dans la même heure.
Ce qu’un recruteur veut capter chez toi, ce n’est pas que tu saches tout faire. C’est que tu ne paniques pas dès qu’il faut changer de rôle. Que tu peux passer du conseil à la manutention avec naturel. Que tu es polyvalent·e et partant·e, même si tu apprends encore.
En entretien, parler d’une situation où tu as dû t’adapter, réagir vite ou changer d’environnement montrera ta capacité à encaisser le réel. Et dans ce secteur, c’est une compétence-clé.

La relation client, c’est bien. La réalité terrain, c’est mieux.
Tous les jeunes candidats disent qu’ils aiment “le contact humain”. Bonne nouvelle : c’est important. Mais dans le commerce, ce contact est souvent exigeant, rapide, imprévu. Ce n’est pas juste discuter : c’est accueillir, gérer une demande, trouver une solution, vendre.
Il ne s’agit pas de “performer”, mais de comprendre que la vente, c’est une situation vivante : il faut gérer le stock, savoir présenter un produit, s’adapter au client d’en face. Et ça, ça se construit dans l’action.
En entretien, mieux vaut dire “j’ai aidé à tenir la caisse pendant les soldes, j’ai appris à être rapide et précis, même quand il y avait 12 clients” que “j’aime le contact client”. Parce que ce que cherche un recruteur, c’est quelqu’un qui comprend que la relation client, c’est du concret.

Ton parcours vaut plus que tu ne crois
Tu n’as pas encore bossé en boutique ? Tu n’as pas un parcours fluide ou spécialisé commerce ? Tant mieux. Parce que le secteur du commerce valorise les gens, pas juste les cursus.
Un recruteur va chercher chez toi des qualités humaines, des soft skills qu’on acquiert partout : fiabilité, constance, capacité à gérer une interaction, à s’adapter, à écouter.
Tu fais partie d’une équipe de sport ? Tu as un petit business sur Vinted ? Tu aides à l’accueil d’un centre social ? Tu gères un Discord avec des règles, des membres, de l’animation ?
Tout cela parle de toi dans une logique professionnelle.
Ce qui va faire la différence, ce n’est pas ton diplôme. C’est ta façon d’utiliser ce que tu as déjà vécu, même hors commerce, pour montrer que tu sais travailler avec, pour et grâce aux autres.
Pour conclure, ne cherche pas à rentrer dans une case, apprends à décoder le terrain
L’alternance dans le commerce, ce n’est ni un exercice scolaire, ni une simple immersion. C’est un terrain vivant, mouvant, où l’on apprend en faisant, en observant, en osant. Ce n’est pas ta “passion pour le commerce” qui te démarquera, mais ta capacité à comprendre ce qui se joue sur le terrain.
Ceux qui décrochent une alternance ne sont pas forcément les plus expérimentés. Ce sont ceux qui ont les bons réflexes de posture, qui savent lire un environnement, qui montrent qu’ils peuvent progresser dans le réel — pas dans l’abstrait.
Et bonne nouvelle : ça ne s’apprend pas qu’en salle de classe.
Ça s’apprend en regardant, en testant, en se trompant un peu, en recommençant. En étant là, au bon endroit, avec la bonne énergie.
Le commerce, c’est de l’adaptation, de la relation, de la présence.
Et si tu es capable de te positionner comme un·e apprenti·e acteur·rice, pas juste spectateur·rice… Alors tu ne cherches plus une alternance. Tu deviens un futur professionnel en construction. Et ça, ça se voit tout de suite.
